mercredi 8 octobre 2008

LETTRE OUVERTE A PATRICK POIVRE D’AVOR :

Monsieur Poivre d’Arvor,
Suite à votre interview recueillie par Laurence Durieu, je m’autorise quelques commentaires au sujet de l’écrivain Günter Grass à la question : « Que vous inspire l’aveu de Grass sur son engagement dans le Waffen SS ? » PPDA : « Je le trouve tardif. Il serait mieux passé venant d’une autre personne, qui n’aurait pas donné de leçons. Cela m’a fait un choc. J’adore le peuple allemand, je me suis souvent demandé, parmi les gens que je croise dans la rue, combien ont été nazis. Ils digèrent le passé en tentant de ne pas vivre avec ses fantômes. Tout à coup, cette chose ressort à la figure. » Quel paradoxe dans la phrase j’aime bien le peuple allemand, mais quand j’en croise dans la rue je me demande combien ont été nazis. C’est bien la preuve que votre sentiment n’est pas honnête et que votre amitié envers le peuple allemand est une forme d’imposture, sinon vous n’auriez même pas besoin de vous poser cette question, si vous leurs aviez pardonné. Au sujet de Günter Grass vous vous permettez de juger ses aveux tardifs, mais qui vous l’autorise ? Quel audace et quel orgueil, juger un homme de surcroît Prix Nobel de Littérature qui face à une telle carrière avoue qu’il portait l’uniforme SS, mais quand aurait-il du l’avouer ? Quand il n’était pas connu ? Qui cela aurait-il intéressé ? Personne ! Quand à vous, votre carrière elle a été construite sur les hommes politiques aux mains sales, vous aviez interviewé en autre, Fidel Castro et Saddam Hussein, quelle différence ont-ils concrètement avec Hitler ? A mes yeux aucunes, de ce fait vous êtes indirectement solidaire de leurs crimes au nom de votre carrière. Malraux disait : « Le pouvoir doit se définir…par la possibilité d’en abuser. »
C’est une définition qui vous colle bien, car l’honnêteté est aussi bien morale qu’intellectuelle. Et Günter Grass n’est pas jugeable car il a fait un choix envers lui-même, celui d’être moralement et intellectuellement propre. C’est aussi pour cette raison que votre jugement doit rester quelque peu personnel et applicable à vous-même, certainement que vous êtes le dieu de l’information, et je vous laisserai le soin de méditer sur une autre citation de Malraux concernant la seconde guerre mondiale : « Pour la première fois, l’homme a donné une leçon à l’enfer ! » Cette phrase nous démontre que l’enfer est sur terre et que les hommes se sont réellement offert leur propre leçon. Il n’y a pas besoin de rappeler qu’Hitler avait écrit son livre « Mon Combat » bien avant qu’il n’eut été au pouvoir et que les hommes de tous pays confondus en était en parfaite connaissance de ses intentions. De ce fait tout le monde à l’unanimité était responsable de cette tragédie, car un homme seul ne peut accéder à quelconque pouvoir, alors toutes ses personnes qui ont laissé mettre en place un tel dictateur et qui ont profité des intérêts et des gains financiers qu’ont été obtenus au travers de sa folie, pourquoi ses profits ne sont jamais mis en avant depuis tant d’années ? En toute objectivité Hitler n’était que la vitrine représentative d’une société malsaine, qu’il pensait pouvoir radiée en son nom et en ce qu’il semblait être juste. Alors qui sommes-nous pour juger ce qui est bien ou mal ? Car même Dieu l’a laissé faire ! Pourquoi ? Peut-être parce que quand l’humanité n’est plus capable de comprendre les erreurs du passé, il faut bien qu’un bourreau intervienne afin de faire progresser son enseignement. Il faudra tout de même un jour reconnaître une parallèle entre l’histoire de Jésus-Christ et celle d’Hitler, c’est le peuple juif qui a crucifié le Fils de Dieu et c’est Hitler qui a voulu supprimer le peuple juif, est-ce un hasard ou une pure coïncidence ?
Jean-Paul II a demandé pardon et a pardonné l’Holocauste, pourquoi a-t-il fait cela ? Qui était véritablement Jean-Paul II au sens spirituel ? On n’en sait rien et on ne le saura jamais. Une chose pourtant est certaine, si aujourd’hui le Fils de Dieu revenait sur terre les hommes le tuerai de la même manière qu’ils l’ont déjà fait. Reconnaître le Fils de Dieu serai l’abolition de tous les pouvoirs et qui souhaiteraient à l’heure actuelle abandonner ses acquis ? Absolument personnes ! Et ce ne sont pas les hommes d’affaires et les politiciens qui iraient à l’encontre de mes propos. Pourtant les paroles de Jésus étaient assez basiques, ne vole pas, ne tue pas et ne triche pas. Déjà, seulement sur ses trois principes une majorité d’entre eux seraient recalés !
Quand Benoit XVI est allé se recueillir à Auschwitz et a demandé à Dieu : « Mon Dieu que faisiez-vous, où étiez-vous ? » c’est avec une grande humilité et beaucoup de courage qu’il a fait cet humble geste, de plus que lui-même est allemand. Avec un peu de recul on pourrait facilement imaginer ce que Dieu aurait pu lui répondre : « Je ne pouvais rien faire de la même manière que je n’ai pu intervenir pour sauver la chair de ma chair ».
Face à cette démarche le Grand Rabbin de Rome est tout de suite intervenu en montrant du doigt le Pape et en soulignant qu’il ne faudra jamais que les gens oublient cette tragédie. Suite à cette intervention on pourrait encore imaginer ce qu’il aurait pu répondre au Grand Rabbin : « Moi, non plus je n’ai pas oublié, mais pourtant j’ai accepté et pardonné, mais qu’avez-vous retenu de tous ses enseignements ? Rien du tout ! » Mais ses propos ne sont qu’utopiques, mais quelques peu réalistes, rien de plus, et dans ce développement nous sommes face à la même démarche que celle que vous avez faite à l’encontre de Günter Grass. On ne peut pas juger une situation sans en connaître tous les faits réels, en tant que journaliste vous le savez très bien et le seul à l’heure actuelle qui possède la radiographie complète concernant Hitler c’est Dieu et personne d’autre.
Si je devais être admirative d’un être ayant fait parti du cercle d’Hitler, sans nuls doutes ce serait Eva Braun sa maîtresse cachée et sa femme d’un seul jour, car cette histoire d’amour est bien plus réaliste que celle de Cendrillon. Qui pourrai se venter d’avoir eu à ses côtés une femme pouvant aimer sans conditions d’un soi-disant tel monstre ? Il aura eu ce privilège d’avoir connu au travers du pouvoir le véritable amour, il en aura eu la preuve vivante au travers de celle qui a tout supporté juste au nom de cet amour et pourquoi Dieu lui aurait-il donné une telle chance ?
Marie et Marie-Madeleine auront supporté Jésus par amour jusqu’à sa crucifixion et Eva Braun aura supporté l’horreur du nazisme d’Hitler au nom de son amour, ses deux histoires font partie tout de même des plus belles histoires d’amour de toute l’humanité et derrière tout grand homme bon ou mauvais se trouve une femme !
L’antisémitisme de nos jours ne concerne pas seulement le peuple juif, mais toutes les communions existantes, ainsi que les races et les niveaux sociaux et les positions sociales. Quand à votre phrase : « Je n’ai pas été à la Waffen SS ! » Une chance pour nous, car si cela avait été le cas nous ne l’aurions jamais su, fait confirmé par le désaveu de votre paternité durant dix ans, grande similitude avec Günter Grass, au nom de votre enfant ou celui de votre carrière ? Cela vous appartient et comme vous le dites si bien : « Je suis une pochette surprise, la plus honnête possible envers moi-même. »

Une pensée pour vous, libre de toutes expressions…

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