B. Bardot « Et si la femme avait créé l’homme ?

Pour une femme de plus féministe, il faut tout d’abord comprendre pourquoi l’intérêt de créer un tel être pourrait donner l’envie de le réaliser ? En premier temps pourquoi aurai-je eu besoin d’un homme ? J’imagine que je vis dans le plus grand des néants, que je suis en possession de pouvoir réaliser des millions et des millions d’expériences, une vie comportant de multiples et diverses aventures. Alors pourquoi aurai-je l’envie et le besoin de créer une telle créature ?
En réalité c’est très simple à comprendre, parce qu’il me serait impossible de vibrer sous l’effet de mes propres doigts, de mes propres mots. Il est tout à fait possible de s’aimer et de se respecter bien que cela demande une vigilance de chaque instant. Mais arriver à se nourrir uniquement de son propre amour ne me suffira pas à combler le besoin de partager cet amour et de pouvoir me regarder me refléter dans l’eau des yeux de sa divine moitié. La luminosité de sa propre lumière serait alors morte !
Alors, en réalisant ce manque je me placerais à nouveau au milieu de mon ressentis afin de combler le manque de mon cœur. La première chose que je chercherais est une odeur, sans nul doute je visionnerais l’odeur de sa peau que je décrirais légèrement humide, état activée par mon envie de le réaliser. Puis j’imaginerais ses mains, elles seraient douces et légères telles les mains d’un pianiste effleurant note après note afin d’en extraire les plus doux sons. Des sons discrets mélangés de graves et d’aigus, sensuel de timidité, c’est de cette façon que je pourrais quantifier la manière dont il jouera de ses doigts sur mon corps. A cet instant, je me demanderais sous l’effet de mes premières sensations quel serait mon envie de l’instant ? En fermant les yeux j’imaginerais sa bouche que je dessinerais légèrement bombée, dissimulant un sourire affirmé et sensuel à souhait d’un futur homme quelque peu espiègle. Cette bouche sera alors parfaite, parce qu’elle devra immortaliser dans l’éternel mon premier baiser, notre tout premier baiser.
Il ne faut jamais négliger le détail d’un moment, c’est pour cette raison qu’il faut être très précis quand on crée quelque chose, sinon pour une seule petite négligence on peut gâcher un premier amour qui pourrait en définitif gâcher toute une vie.
Puis surviendrai une envie profonde pulsée par cette sensation d’un sourire de faire le grand plongeon à l’intérieur de ses grands yeux foncés en forme d’amande, car l’intensité de ce regard ne peut-être souligné que par la couleur marron créant un écran de fond recouvert du léger voile d’eau qui serait le miroir de moi-même où je sublimerais d’amour dans la fusion du sien. Puis viendrai ses cheveux, mais quel importance cela pourrait avoir ? Car ce n’est pas seulement dans ses cheveux que je souhaiterais passer ma main, je préférerais caresser son sexe. Comment est-ce que je l’imaginerais et le dessinerais afin de ne jamais m’en lasser et d’entretenir son envie à chaque instant ? Il aurait une taille à la dimension de mes mains afin qu’il épouse sa satisfaction dans son creux et sous l’effet de mes doigts. Et comme il serait insupportable de savoir qu’il ne vibre qu’au détriment charnel je le relierai directement à son cœur, car mon désir le plus secret et le plus profond c’est qu’il soit éperdument amoureux que de moi, uniquement de moi. C’est en ressentant à chaque seconde son amour pour moi, sur moi et en moi, que telle une fleur je pourrais m’épanouir, chanter, danser, rêver, vivre en intégralité dans ma simplicité.
Si j’étais dépourvue de cet amour, je ne posséderai aucune raison d’exister. Cet homme que je dessine, vit en moi, il est mon plus grand, mon plus bel et mon plus éternel amour. Peu importe dans quelle dimension il se trouve, cet homme est mon tout premier amour et il sera mon dernier amour, parce que s’il existe c’est que je l’ai créé par la force de mon amour, de mon désir et de ma volonté à vouloir réaliser mon rêve, celui d’un amour immortel et éternel.
A toi mon amour imaginaire pour un monde réel, mais qui dans mon cœur ne possède aucune imagination car les pulsions de mes sentiments me rappelle que mon imaginaire est bien réel. Où que tu sois, peu importe le temps qu’il faudra pour te retrouver je suis sereine pour la simple et bonne raison que le temps n’existe pas pour ceux qui possède la foi en l’immortalité et notre amour est bel et bien immortel et j’ai une foi en lui inépuisable. Je vais venir te chercher parce que je t’aime plus que moi-même et sans toi c’est comme si l’on m’avait arraché une partie de mon cœur. Une moitié de cœur permet juste de survivre dans l’espérance de revivre un jour pour toujours…
Pour te rejoindre il faudra que j’admette que c’est par la force de ma pensée et grâce à mon ressentis que la puissance de mon amour a réussis par magie à créer mon idéal qui en réalité n’est que la partie masculine qui vit en moi. C’est en l’acceptant et l’apprivoisant que j’ai réussis à construire en ressentent l’image de cet idéal. Car qui peut en réalité me connaître, me comprendre et m’aimer et me respecter mieux que moi-même ? Uniquement ma personne connaît toute la vérité sur moi. Mon féminin possède son idéal masculin, et mon masculin possède son idéal féminin, et nous formons tous deux un couple formidable, en fait je ne suis pas uniquement une femme mais aussi un homme car je suis androgyne dans mes deux polarités et je m’appelle Marie-Flore.
Et comme je suis une idéaliste et une perfectionniste, que je crois en tout ce qui concerne l’amour je sais que mon idéal existe puisque par la force de mon amour et de ma pensée je l’ai créé….et c’est par la force et par la puissance de notre amour que nous réalisons un couple idéal.